Le choix d’un pinceau est loin d’être aussi simple que ce que l’on pourrait croire. De nombreuses marques proposent des produits de qualités très variées et à des prix qui vont de 1€ à plus de 200€ (pour un seul pinceau, oui vous avez bien lu). Mon objectif aujourd’hui sera donc d’expliquer les différentes qualités de pinceau et de proposer une revue de quelques gammes que j’utilise régulièrement. Cet article va être long, je préfère vous prévenir, prévoyez du lambdas si vous voulez le lire d’une traite. Ha oui, et il sera aussi subjectif dans les comparaisons de gamme, c’est comme çà.

A Propos des Hob… des Pinceaux

Avant d’attaquer les marques, commençons par un peu de théorie. Ca sera un peu technique et peut-être rébarbatif mais il serait difficile de vous expliquer mes choix sans vous parler d’abord de la théorie. Le peintre de figurine ordinaire utilise essentiellement deux types de pinceaux : les ronds et les plats. Le pinceau rond, c’est le pinceau standard auquel vous pensez quand je dis « pinceau pour figurine ». Le plat, c’est celui des brossage à sec, nettement plus large et sans pointe. Il existe d’autres types de pinceaux (repiques, biseautés, éventails) mais ils sont rarement utilisés dans le secteur de la figurine.

Nous allons donc nous concentrer sur les pinceaux ronds. Tout simplement parce que le pinceau rond est celui que vous aurez le plus souvent en main. Quand il est question de pinceaux ronds, deux aspects techniques doivent être pris en compte : la pointe et le réservoir. Concernant la pointe, certaines marques proposent jusqu’à trois types de pointes différentes (fine, extra-fine, effilée). La pointe fine est la plus courante mais l’extra-fine peut avoir son intérêt. Concernant l’effilée, je ne la conseille pas pour de la figurine, sauf si vous avez une réelle expertise dans le domaine et que vous voulez essayer des trucs (mais vous n’avez alors pas besoin des mes conseils). Pour le réservoir, c’est simple, il vous faut un réservoir de taille standard, ce que proposent la plupart des modèles. Soyez quand même prudent, certaines marques proposent des pinceaux qui soit n’ont quasiment pas de réservoir (ce sont presque des repiques) soit disposent d’un réservoir surdimensionné (qui a son utilité pour l’aquarelle mais pas pour la figurine).

Passons à présent aux matériaux. Je vais les classer en cinq catégories :

  • Les poils de cul de mammouth, de bouc de chèvres et de couilles de chameaux. En clair, tous les poils de merde que l’on retrouve sur les pinceaux ultra-bas de gamme et qui ressemblent à des brins de paille tout secs. Si vous avez un jour acheté dans un brico un pinceau bon marché avec un manche en bois clair, vous voyez sans doute de quoi je parle. Les poils se détachent du manche dés la première utilisation, n’ont aucune souplesse et leur forme est totalement aléatoire. Bref, c’est de la bonne grosse daube et çà ne sert absolument à rien en peinture. Même pour sortir votre peinture du pot, ils vont vous pourrir la vie en perdant leurs poils. Leur seul usage est d’étaler de la colle blanche (ou en cadeau à votre petit neveu de 3 ans qui fera des pâtés avec).
  • Les poils synthétiques. Là, il y a de tout. Certains poils synthétiques sont aujourd’hui très corrects (sans égaler la martre) alors que d’autres sont vraiment nuls. Globalement, ils ont l’avantage d’être bon marchés, résistants et l’inconvénient de ne pas garder leur pointe à long terme. Un synthétique de qualité trouvera tout à fait sa place dans votre collection de pinceau si vous débutez ou pour certains usages spécifiques si vous toucher la gurine depuis plus longtemps. Gamme de prix pour un pinceau standard (taille 1 ou 2) : 1.5€ à 5€
  • Les poils naturels de qualité (autres que la martre). Ce genre de pinceau apparaît sous les termes « petit-gris », « soie-de-porc » ou encore « martrette » . Et comme pour les synthétiques, il y a de tout, de la saloperie inutile à des pinceaux intéressants. De manière générale, seul le petit-gris m’a laissé une impression intéressante pour la peinture de figurine. La soie de porc n’est clairement pas adaptée pour le peintre standard (mais possède des propriétés intéressantes pour certains brossage comme les décors). Gamme de prix pour un pinceau standard : 1.5€ à 5€
  • Les poils de martre chinois. On ne le sait pas toujours mais il existe diverses qualité de poils de martres. Trop souvent (mais pas toujours), quand un fabricant se contente d’indiquer Martre ou Kolinsky (tout court), il s’agit de martre chinoise (Harbin) qui est inférieure à l’authentique Kolinsky Tobolosky. La majorité des Martres restent néanmoins de bons pinceaux voire même excellents pour certains. Si vous voulez progresser en peinture, investir dans un ou deux martres de qualité sera une étape obligatoire à un moment ou un autre de votre vie de peintre. Gamme de prix pour un pinceau standard : 8€ à 12€
  • Les Kolinsky Tobolsky sont peut-être bien les meilleurs pinceaux que l’on puisse trouver. La matière première vient de Sibérie (et non de Chine) et un pinceau de ce type représente la Rolls Royce du peintre amateur. On pourrait croire que c’est surtout de la frime ou du marketing mais quand on a essayé un excellent Tobolsky, on a du mal à revenir à des pinceaux de qualité inférieure. Evidemment, le prix du pinceau est significatif. Gamme de prix pour un pinceau standard : 12€ à 15€

Mustela sibirica ou Vison de Sibérie. C’est mignon avant de devenir un pinceau

Info qui peut avoir son importance pour certains : les pinceaux en martre viennent d’élevage et non d’animaux chassés dans la nature. L’animal est avant tout élevé pour sa fourrure et les poils de sa queue sont utilisés pour les pinceaux. Donc non, on ne zigouille pas ces petites boules de poils juste pour faire des pinceaux. Les gens les abattent pour faire des vêtements de fourrure et l’usage des poils de queue est une manière d’utiliser l’ensemble de la fourrure de l’animal sans « gaspillage ». Après, si vous êtes très écolo ou vegan, je comprend que çà puisse vous poser un soucis, à chacun de voir.

Dernier point technique mais d’importance : la taille. Les gammes vont de 6/0 (soit 6 en-dessous de 0) à 12 et plus. Attention, les tailles ne sont pas toujours uniformes d’une marque à l’autre. Mieux vaut donc voir le pinceau pour se faire une juste idée de la taille.

J’ai lu de nombreux débats sur l’importance d’avoir telle ou telle taille de pinceau rond. C’est subjectif sans doute mais je pense qu’il faut distinguer deux cas de figures :

  • Soit vous ne disposez que de pinceaux synthétiques ou martre d’entrée de gamme. Dans ce cas, un pinceau 2/0 pour les détails (comme les pupilles d’une fig 28mm par exemple) peut vous servir car les tailles au-dessus auront du mal à conserver une pointe suffisante pour ce type de travail.
  • Soit vous possédez de bons ou très bons pinceaux (Kolinsky de qualité ou Tobolsky). Et là, si vos pinceaux ont été traités avec soin, la pointe de votre taille 1 sera aussi efficace qu’un 3/0. Tout simplement parce que la pointe est aussi fine sur un Tobolsky 3/0 que sur un Tobolsky 1 ou 2. Les tailles inférieures à 0 n’ont dés lors que peu d’intérêt (sauf quelques cas particuliers de peintres pro sans doute).

La taille, çà compte, quoiqu’on en dise

A chacun de voir donc si des pinceaux de tailles inférieures à 0 lui sont utiles. Pour ma part, mon plus petit pinceau rond est de taille 0 et les trois que j’utilise le plus sont les 0, 1 et 2, selon la marque. A côté, j’ai du 3 et 4 dont je fais un usage occasionnel. Si vous faites de grosses pièces (véhicules 40K par exemple) vous pouvez monter jusqu’à des tailles 6, 8 voire même 10. Notez que pour les pinceaux plats (brosse), les tailles en dessous de 4 seront rarement utiles (pour des brossages sur des zones très réduites éventuellement) et on ira alors plutôt vers une gamme 6-8-10-12.

On arrive au bout de cette longue description technique avec deux derniers détails : la virole et le manche. La virole est cette petite bague de métal qui serti le manche pour faire tenir les poils. Elle est généralement de qualité correcte sur tous les pinceaux qui ne sont pas en poils de cul de dromadaire. Pour ceux qui ne le savent pas, la règle d’or pour conserver longtemps ses pinceaux est que la peinture prise avec les poils ne doit jamais atteindre la virole. Le manche enfin doit être équilibré pour que le pinceau se guide bien à la main. Cette sensation étant assez subjective, un manche qui paraîtra équilibré à un peintre peut sembler trop lourd ou trop léger à un autre.

Les marques & modèles

De nombreuses marques existent dans l’univers des pinceaux et la plupart produisent des gammes variées. Ainsi, vous pouvez tout à fait trouver un « Raphael » pour 2€ mais il n’aura rien à voir avec le célèbre Raphael 8404 Kolinsky. De même, chez Windsor & Newton, on trouve des gammes très variées. Impossible pour moi de passer ici en revue tout ce qui existe. Je vais donc vous parler des marques et modèles que je connais sans prétendre à être exhaustif. Plutôt que de classer les pinceaux par marques, je vais reprendre les catégories de poils utilisées dans la première partie : synthétiques, Martre / Kolinsky et Tobolsky. Mais avant tout, parlons des pinceaux par lesquels la majorité des gens ont débuté : les pinceaux GW.

Les pinceaux Games Workshop

La gamme GW s’est étoffée au fil du temps et pourtant je n’en ai plus un seul chez moi depuis de nombreuses années. Non parce qu’ils sont foncièrement mauvais (ils sont même plutôt corrects) mais simplement parce qu’ils ne valent pas le prix demandés.

  • Les pinceaux de la gamme ordinaire sont corrects et ont l’avantage d’être classé de manière simple : Small / Medium / Large. Pour le débutant, pas de taille 2/0 ou 1-2-3-4 compliquées, il prend S-M et il est parti. C’est le seul avantage de ces pinceaux selon moi. Pour le reste, allez voir ailleurs, vous aurez mieux pour le même prix ou équivalent pour moins cher. A noter quand même : les pinceaux starter (ceux inclus dans les boîtes de peinture) sont franchement pas terrible, c’est du low cost.
  • La gamme « Artificer » est une vaste blague. Certes ce sont de très bons pinceaux (un ami en a acheté un, j’ai testé) mais les prix sont ridicules. Vous trouverez des pinceaux de qualité équivalente voire supérieure pour bien moins cher (cfr le chapitre Tobolsky).

Quelques Synthétiques

Raphael Kaerell Bleu Série 8204 – ronds

Un très bon synthétique. Un peu plus onéreux que d’autres (autour de 3.50€ en taille 2), il reste abordable même pour le débutant. Nettement supérieur à la plupart des synthétiques, il constitue un bon choix si vous débutez et/ou que votre budget est réduit. Il sera également utile au peintre plus aguerri, que ce soit pour diluer sa peinture (c’est à ce que j’emploie mes vieux Kaerell bleu) ou pour des travaux qui demandent moins de précision et/ou requièrent un pinceau de grande taille. En effet, les excellents pinceaux de grande taille sont hors de prix et çà ne vaut pas le coup de payer des dizaines d’euros pour un martre taille 8.

Dalbe 520R – ronds – Maître-Achat

Produits de marque « distributeur » de la chaîne Dalbe (présente en ligne et un peu partout en France; uniquement à Bruxelles en Belgique), ces pinceaux sont pour moi équivalents aux Raphael 8204 … en moins cher ! En effet, un taille 2 ne vous coûtera ici que 1.45€. C’est l’idéal pour s’essayer à la peinture ou équiper un groupe de débutants dans un club. J’en ai toujours un ou deux en réserve et ils ont remplacés les Raphael bleu dans mon établi. Je fais donc de cette gamme mon Maître-Achat en synthétique ronds car le débutant pourra se faire une petite collection de pinceau sans dépenser une grosse somme. Mon conseil pour se lancer : taille 0 – 1 – 2 – 4. Soit 5.55€ le tout, avouez que ce n’est pas la ruine si on veut s’essayer à la peinture. Et pour le peintre confirmé, avoir un ou deux taille 2-4 ne vous ruinera pas (pour diluer la peinture, etc). Mes filles utilisent ces pinceaux et la tenue est très correcte pour du synthétique.

Prince August synthétiques – ronds

Cas un peu particulier que cette gamme pour moi. Pour un tarif équivalent aux Raphael 8204, je ne vois guère de différence avec ces derniers excepté le fait qu’ils sont pratiquement introuvables en Belgique. Du coup, c’est une gamme que je n’utilise pas mais les retours que j’en ai eu en font des synthétiques honnêtes.

Daler Rowney Graduate – plats

Moins chers que les Raphael équivalents (gamme 8244, minimum 6€/pièce), les pinceaux plats Daler Rowney Graduate plats (ils font aussi des ronds sous le même nom) sont une solution pour vos brossages à secs larges. Le brossage à sec abîme rapidement les pinceaux et il est donc peu utile d’investir dans des pinceaux chers pour cette activité. Les Daler Rowney tournent autour de 3.50€ / pièce pour un pinceau de belle taille et se vendent même en lot de 3 ou 4 pour moins de 10€.

Dalbe 530P – plats

Ces pinceaux plats sont plutôt bons. Selon la taille, ils seront un peu plus ou un peu moins chers que les Daler Rowney. Une valeur sûre pour s’équiper à moindre coût et ne pas trop s’attrister si on flingue sa brosse lors d’un brossage à sec trop énergique.

Majestic Tight Spot R4200TS – rond

Non, il n’est pas cassé. Le manche est simplement biseauté pour permettre l’accès aux zones pénibles. Il n’est pas indispensable de posséder un pinceau de ce type mais parfois, çà dépanne bien ! A chacun de voir si il peut en avoir l’usage donc. Prix : environ 3€.

Quelques Martre Kolinsky

Raphael 8404 (bout orange) – rond pointe fine – Maître Achat

A tout seigneur tout honneur, le 8404 est depuis longtemps considéré comme LE pinceau du peintre de figurine. Et c’est effectivement un très bon pinceau avec toutes les qualités que l’on peut attendre d’un Kolinsky (pointe, tenue dans le temps, souplesse, etc). Malgré une petite baisse de qualité ces dernières années, il reste un choix de qualité et si vous en prenez soin, vous ne regretterez pas d’avoir investi les 12€ d’un 8404 taille 1.

Raphael 8402 (bout jaune) – rond pointe extra-fine

 Hé oui, c’est compliqué la gamme Raphael. Le 8402 est presque identique au 8404 mais possède une pointe extra-fine. En aurez-vous l’usage ? Peut-être. La différence entre un 8404 et un 8402 est quand même sensible et peindre avec ce modèle demande un peu d’habitude. Au quotidien, l’un ou l’autre fera un travail équivalent. Dans certains cas, en particulier le free-hand, le 8402 sera préférable. Dans d’autres, vous serez plus « confort » avec un 8404. Dans tous les cas, le 8402 est un très bon pinceau mais reste un cas un peu particulier.

Raphael 8408 (bout beige) – rond pointe effilée

La preuve parfaite qu’il faut être prudent et informé avant de mettre 12€ dans un pinceau. Le 8408 n’est pas destiné au peintre de figurine standard. Je ne doute pas que certains grands pros puissent en avoir l’usage mais pour monsieur-tout-le-monde, la pointe effilée sera un gros inconvénient au maniement quotidien du pinceau. Bref, à moins d’être un très bon peintre avec des besoins spécifiques, évitez le 8408.

JR Product « pur Martre Kolinsky » – rond pointe fine

J’inclus ce produit à titre d’exemple pour l’édification des foules. 4€ le Kolinsky taille 1 ? Super affaire ! He beh non, la qualité n’est pas là. On est au niveau d’un synthétique correct de mon point de vue. Ce n’est pas du poil de gnou mais çà n’a rien à voir avec un vrai Kolinsky. Je ne sais pas trop ce qu’ils mettent réellement comme poils là dessus. Est-ce de la martre bas de gamme chinoise ? Un mélange de martre et d’autre chose ? Impossible à dire mais en tout cas ces pinceaux sont loin de la qualité d’un vrai Kolinsky. Et je ne parle même pas de leur manche triangulaire qui n’est pas agréable en main. Notez que ce modèle est distribué sous diverses marques comme JR Product, Napoléon et d’autres. Il s’agit apparemment de diverses marques « distributeur » qui viennent du même fabricant. Conclusion : ce n’est pas parce que vous lisez « Kolinsky » sur un pinceau que c’est obligatoirement un bon pinceau. Soyez prudents.

Dalbe 200 Martre Pur – rond pointe ultra-fine

Comme un air de déjà-vu, non ?

Pitin mais il est sponsorisé par Dalbe cet article ou quoi ? C’est sans doute ce que vous pensez après ce énième modèle de la marque. Laissez-moi juste vous expliquer. J’ai utilisé des 8402 pendant des années. Et j’en étais très content. Lors d’une visite au meilleur magasin de pinceaux de Bruxelles (Lefebvre, à proximité de la Grand Place), plus de Raphael ! Uniquement sur commande me dit le patron, les Dalbe 200 les remplacent dans notre gamme boutique. « Ha les salauds me dis-je, ils veulent forcer la main du consommateur ». Puis je regarde ces fameux Dalbe 200… c’est marrant, ils ressemblent vachement à des 8402. Tiens, même le bout de couleur est identique. Je finis par demander au patron si ce sont des copies de Raphael. Il me répond ne pas pouvoir entrer dans les détails et me fait remarquer qu’ils ont la même couleur que les 8402 au bout (jaune donc). Je soupçonne lourdement qu’ils viennent de la même usine et soit fait avec les mêmes matériaux. Et de fait, j’en utilise depuis une grosse année, ils ont les mêmes qualités et le même feeling qu’un 8402. La seule différence ? Le prix ! 8€ pour un taille 2 contre 12€ chez Raphael. Donc si vous voulez tester une pointe ultra-fine sans trop vous ruiner, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Un Tobolsky et un cas particulier

Oui, juste un Tobolsky. Vu les prix de ces pinceaux, vous comprendrez que je n’en achète pas « juste pour essayer une autre marque ». Il existe donc d’autres Tobolsky que je n’ai jamais testés et sur lesquels je n’ai pas d’avis clair. Ceci dit, un Tobolsky sera normalement toujours un excellent pinceau. Pas de Maître-achat ici, çà n’aurait pas de sens.

Da Vinci Maestro Tobolsky Serie 10 – rond pointe fine

Là on tape dans le haut de gamme

Les Da Vinci Maestro sont mes pinceaux les plus utilisés. Je possède un taille 1 et un taille 2 et ils me font la plupart de mes peintures depuis un bon moment. Le confort et la qualité sont là pour un prix « raisonnable » (autour de 12€ / pièce). Pour le prix d’un Rapahel 8404, je trouve les Da Vinci meilleurs mais çà se joue à pas grand chose à ce niveau. Un peu plus de souplesse, une pointe qui tient extrêmement bien dans le temps, ce sont ces petits détails qui me font préférer les Da Vinci. Le seul vrai « défaut » de cette gamme est qu’elle est assez difficile à trouver mais clairement ce sont d’excellents pinceaux et le rapport qualité/prix est très bon. Si vous en trouvez et que vous êtes prêts à mettre 12€ dans un pinceau exceptionnel, vous ne le regretterez pas. Attention à bien prendre un Serie 10, les autres séries sont destinées à d’autres usages.

Windsor & Newton Serie 7 – rond pointe fine

La saviez-vous, la série 7 découle d’une commande de la reine Victoria en 1866…

Et voilà le cas particulier. Certains sites reprennent les W&N Serie 7 comme des Kolinsky-Tobolsky et d’autres comme des Kolinsky (tout court). Impossible de s’y retrouver. Quoiqu’il en soit, la Serie 7 propose des pinceaux exceptionnels. J’en possède deux (taille 0 et taille 1) depuis quelques temps et c’est un vrai plaisir. Est-il meilleur que le Da Vinci Maestro ? Difficile à dire, les deux sont excellents mais légèrement différents. Je trouve le Serie 7 plus « nerveux » au niveau de la pointe et le Da Vinci plus « pépère » de ce côté. Est-ce parce que le Serie 7 est presque neuf ou y-a-t-il vraiment une différence marquée ? Je ne sais pas mais une chose est sûre, un W&N Serie 7 est un pinceau de très haute qualité. Au niveau tarif, ils sont parfois un poil plus cher que d’autres mais pour ma part, mon n°1 m’a coûté 14€ soit le plus cher de mes pinceaux. Soyez prudent si vous en achetez, il existe une « Serie 7 Miniatures » chez W&N mais ils ne sont pas du tout destinés à nos figurines. Ce sont des pinceaux n’ayant pratiquement pas de réservoir et qui sont plus de type « repique ». Vérifiez donc bien que vous achetez un Serie 7 et non un Serie 7 Miniatures. Un dernier conseil, la gamme taille plutôt grand et je conseille plutôt de prendre un taille 0 qu’un taille 1. En effet, le 0 est ici à peu prés équivalent à un taille 1 chez Raphael.

Conclusions

Si vous êtes arrivé jusqu’ici, félicitations et merci. Cet article fut très long à rédiger car j’ai tenté de couvrir le plus largement possible le sujet des pinceaux en m’adressant tout autant au débutant qu’au peintre ayant un peu de bouteille. Les grands pros en connaissent plus que moi sur le sujet donc je ne leur ai sans doute rien appris.

Reste l’éternelle question : dois-je mettre du pognon dans mes pinceaux ? Dans la vie, il y a deux sortes de types : ceux qui ont un fusil et ceux qui… non pardon… ceux qui savent utiliser proprement leurs pinceaux et les autres. Les règles sont basiques mais beaucoup semblent avoir du mal à les suivre : la peinture ne doit JAMAIS atteindre la virole sur un pinceau que vous voulez conserver et un pinceau rond se conserve à la verticale, pointe en bas et non à l’horizontale. La pointe en bas (protégée par le petit tuyau en plastique fournit à l’achat) permet l’écoulement du liquide pris dans la virole et éviter à long terme un effet « éventail ». Si vous êtes capable de respecter ces règles, alors de bons pinceaux en martre sont un investissement à long terme qui en vaut la peine. Si vous vous savez incapable de respecter ces règles, ne mettez pas 10€ dans un pinceau qui sera mort quatre sessions de peinture plus tard.

Un bon pinceau ne fera pas de vous un meilleur peintre mais il vous donnera un confort de peinture qu’un pinceau bon marché ne pourra jamais égaler.

En conclusion, je vous propose ma vision de trois « kits » que vous pourriez vous composer selon vos besoin et votre portefeuille.

Le kit du débutant motivé – moins de 10€

  • Dalbe 520R n°0, n° 1 (x2 parce que vous allez sans doute en tuer un au début), n°2, n°4
  • Daler-Rowney graduate plat 1/4″ (brossage à sec large)
  • Dalbe 530P n°6 (brossage à sec étroit)

Le kit de progression – 25 à 30€

  • A ajouter au kit débutant quand les synthétiques de même taille rendent l’âme : n°0 et n°1 en martre pointe fine. Modèle selon ce que vous trouvez et le prix que vous voulez mettre même si je conseille de choisir entre Raphael 8404, Da Vinci Maestro et W&N Serie 7.
  • Raphael Kaerell 8204 n°8 (si vous faites des grands modèles)

Le kit de ceux qui peignent beaucoup et qui peuvent se payer de l’excellent matériel – 50€ environ, à étaler dans le temps.

  • Da Vinci Maestro ou W&N Serie 7 n°0, n°1, n°2
  • Dalbe 200 taille 0 ou 1 si vous avez l’usage d’une pointe ultra-fine.
  • Des pinceaux plats synthétiques selon vos besoins (taille et marques selon vos goûts)
  • Quelques pinceaux ronds synthétiques de tailles diverse (2-4-6-8-10) selon vos besoins
  • Un ou deux vieux synthétiques ronds pour sortir la peinture du pot et la diluer.

Pour terminer, une photo de mon établi à outils pour la peinture et le modélisme (Edit : je vais changer la photo, j’ai mis mes pinceaux pointe en l’air pour les montrer mais çà induit en erreur, mauvaise idée). Il y a bien d’autres choses que les pinceaux mais çà, çà sera pour une prochaine fois.

Mangez des Carottes !